Eté 2020, que disent les chiffres de la restauration ?

L’annonce de la fermeture est tombée comme un couperet le samedi 14 Mars 2020. L’incertitude a alors gagné toute la profession et le secteur s’est retrouvé à l’arrêt pendant plusieurs semaines.

Bien que les établissements en vente au comptoir aient peu à peu rouvert leurs portes après le déconfinement et que les restaurants avec service à table aient été de plus en plus nombreux à mettre en place une offre de vente à emporter, les chiffres du secteur restent très bas durant la période de « pré-ouverture au public ». En cause : peu d’offre et peu de clientèle potentielle puisque les actifs du tertiaire, friands de restauration commerciale sur les services du midi en semaine, sont restés majoritairement en télétravail. Ils profitaient également de leur temps libre le soir et le week-end pour cuisiner en famille.

La seconde partie de l’année s’annonce encore pleine d’incertitudes. La saison estivale a été très dure pour une partie des restaurateurs français tandis qu’une autre partie s’en est très bien sortie. On remarque en effet, un clivage entre Paris et la province avec une capitale qui a beaucoup souffert de l’absence de touristes étrangers cet été.

Cette chute de l’activité s’est moins fait ressentir sur les côtes balnéaires, Atlantique et Méditerranéenne, où une grande part des français se sont retrouvés cette année. Beaucoup d’établissements étaient même surpris et mal préparés face à cet afflux de clients, on a pu constater un peu partout un manque de personnel et des défauts d’approvisionnement, entrainant des temps d’attente interminables et des ruptures de stock régulières.

Cette saison particulière l’était d’autant plus que le pic d’activité s’est concentré sur le mois d’aout. En effet, la saison a débuté très tard, notamment à cause de l’incertitude qui a régné sur les autorisations de déplacement même au niveau national.

Dans les grandes villes françaises, et notamment pour les établissements très haut de gamme, le manque à gagner est très important. La moitié des établissements hôteliers n’ont pas rouvert pendant l’été dans les grandes métropoles françaises, un choix légitime au vu de la faible présence étrangère sur le sol français. La consommation hors domicile pour le déjeuner a aussi souffert du manque d’activité avec la pratique du télétravail qui reste très importante jusqu’à aujourd’hui.

Malgré cette saison en demi-teinte mais qui limite dans l’ensemble la casse, on constate dès la rentrée que les consommateurs retournent au restaurant.

Bien que la plupart des restaurants ouverts retrouvent une activité comparable à celle de l’année précédente, l’absence de clientèle étrangère et la continuité du télétravail pourraient entrainer une baisse du chiffre d’affaires globale de -10% pour l’ensemble de ces restaurants entre septembre et novembre 2020. Si l’on ajoute les pertes liées aux restaurants toujours fermés, il faut s’attendre à une baisse des ventes d’un peu moins de -30% durant cette période, par rapport à 2019.

Sur l’année 2020, pour les marchés de la restauration commerciale et hôtelière, Gira prévoit une chute de plus de 35% de chiffre d’affaires par rapport à 2019. La perte est considérable pour le secteur, d’autant plus qu’un nombre important d’établissements pourraient fermer définitivement.

Il est cependant important de percevoir l’aspect positif. La reprise de l’activité a permis de sauver de nombreux établissements partout en France. De plus, les français continuent d’aller au restaurant malgré la présence encore importante de l’épidémie de covid ; un fait plutôt rassurant permettant d’envisager l’avenir de la restauration assez sereinement. 

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