Le marché de la livraison de repas en 2020
Aujourd’hui, la livraison peut représenter entre 20 à 50% du chiffre d’affaires du restaurateur en France. Certaines enseignes s’y adaptent mieux, et sont même précurseurs dans ce domaine puisque chez des enseignes telles que Sushi Shop ou O’Tacos, la livraison peut représenter entre 60% et 70% du chiffre d’affaires.
Des disparités existent néanmoins dans le monde sur le sujet de la livraison. En effet, en Europe, on considère qu’un repas par semaine fait appel à la livraison, alors qu’en France nous sommes à un repas par mois. Cette donnée s’explique par la disparité en France entre les grandes agglomérations et les zones rurales où la livraison est très peu développée voire inexistante.
On considère qu’en France, un foyer sur trois se fait livrer au moins une fois par an, et plutôt au domicile. En effet, 75% des commandes sont livrées au domicile contre 25% seulement au bureau.
Ainsi, en France la livraison pèse seulement 2,6% du marché de la consommation hors contre 15% aux Etats-Unis. En 2020, elle représentait 3,3 milliards d’euros en France, soit une augmentation de +27% par rapport à 2019, ce qui est peu au vu de la conjoncture de fermeture des restaurants.
On constate que le nombre de repas livrés augmente par rapport à 2019 (+40%) mais que la dépense moyenne chute, de 10,4€ en 2019 à 9,4€ en 2020. Ainsi en 2020, les confinements, le télétravail et les couvre-feux n’ont pas fait exploser la demande de livraison. Ce sont 350 millions de repas qui ont été livrés en France en 2020 contre 250 millions en 2019.
Selon l’institut Nielsen, en 2019, 6% des foyers avaient recours à la livraison. En 2020 pendant le confinement, ce sont 12% des foyers qui ont utilisé la livraison, mais seulement 10% envisagent de continuer à l’utiliser régulièrement.
Au niveau des consommateurs, on constate que les moins de 35 ans sont les plus attirés par la livraison, ils représentent en effet 52% des clients, et sont plutôt citadins puisque 40% des consommateurs se situent en Ile-de-France. Trois produits tirent leur épingle du jeu en représentant à eux trois 64% des produits commandés. On y retrouve les grands classiques des repas « festifs », la pizza (27%), le burger (20%) et les sushis (17%).
Mais la livraison de repas peut aussi avoir des freins, en effet certains produits risquent d’être déstructurés, comme le burger, en cas d’emballage non-adapté mais aussi de subir une destruction organoleptique, en refroidissant et en subissant un réchauffage non adapté. Pour cela, le restaurateur doit mettre en place des process visant à assurer la qualité du produit en livraison, en choisissant des packagings adaptés ou encore en donnant des instructions au consommateur sur la remise en température si besoin.
Malgré cela, on retrouve de plus en plus de restaurants sur les plateformes de livraison et celles-ci ne cessent d’innover pour devenir encore plus compétitives. Elles proposent par exemple de nouveaux services aux restaurateurs comme la possibilité de proposer le Click&Collect, ou innovent avec la création de nouveaux modèles comme Deliveroo Editions, proposant des dark kitchens à destination des restaurateurs souhaitant étendre leurs zones de chalandise ou tester leur offre sur un nouveau marché.
Deux hypothèses se posent alors : la livraison restera-t-elle sur ce palier de chiffre d’affaires, ce qui signifie que les consommateurs iront moins au restaurant, ou se cumulera-t-elle avec les sorties au restaurant, ce qui induirait un fort développement du marché de la restauration ?