O’Tacos, communication ciblée et cross canal
Avec plus de 2 millions de mentions j’aime sur Facebook, 300 000 abonnés sur Instagram, 41 000 sur Twitter et plus de 10 000 sur Snapchat, O’Tacos s’est imposé en quelques années comme une des références en matière de stratégie de communication digitale.
Créée en 2007, l’enseigne est devenue leader du « french tacos » avec 200 points de vente et un chiffre d’affaires qui s’est élevé à plus de 125 millions d’euros en 2018.
Comment l’enseigne, lancée en franchise il y a à peine cinq ans, a-t-elle pu devenir si rapidement une référence en matière de stratégie social média ?
La clé de la réussite il faut la chercher dans les débuts de la marque, Patrick Pelonero et les frères Silman et Samba Traoré ouvre en 2007 un petit fast-food qui attire les jeunes du quartier. Rapidement, le réseau se développe et faute de moyen s’implante principalement en banlieue parisienne. C’est ce point qui a lancé O’Tacos, ainsi proche des lycées et des écoles les restaurants deviennent rapidement le lieu de rendez-vous des jeunes.
O’Tacos définit alors sa cible et l’étudie, ce sera les 15-25 ans, jeunes, urbains et forcément habitués aux réseaux sociaux. Le but pour l’enseigne est de créer une stratégie de communication en lien avec les besoins de cette cible. L’utilisation des réseaux sociaux, des outils digitaux et autres hashtags devient alors indispensable.
Pour toucher son cœur de cible, O’Tacos met en place une charte éditoriale, ligne de conduite qui a pour but de « valoriser la marque, en créant le besoin et l’envie de consommer le produit » et « d’impliquer la marque, du fait de sa réactivité à saisir l’instant et être dans la vraie vie ». Cette ligne de conduite est aussi basée sur une stratégie « d’hyper personnalisation de la relation client au produit » et de « mobilité », « de présence sur tous les médias onlines et offline afin de garantir une présence multicanale ». O’Tacos a ainsi défini sa stratégie et la met en place dès 2013, après le lancement sur les réseaux sociaux la marque obtient 30 000 fans en moins de 6 mois.
O’Tacos ne vend pas un produit, mais une expérience de consommation, le but de certains posts est en effet de créer non plus une envie, mais un besoin. De nombreuses publications mettent ainsi en scène le besoin viscéral d’un tacos, accentué par l’effet de communauté qu’a réussi à créer O’Tacos à travers ses différents réseaux sociaux. Le ton, le tutoiement, le sentiment d’appartenance à la famille O’Tacos, notamment par le biais de hashtags tel #teamTacos, permettent de tisser un lien, une proximité avec les fans, qui le lui rendent bien. L’enseigne a compris l’importance d’être présent sur les réseaux par le biais de ses propres consommateurs et encourage donc ses fans à publier les images de moments passés au sein de l’enseigne. Visuels créatifs, impressionnants, drôles, tags ou messages, autant de contenus accrocheurs qu’O’Tacos déploie pour séduire les clients, qui en raffolent. Pour preuve le nombre de publications lancées par les fans sous le hashtag #otacos, 34 000 publications, plus que Tacos Avenue et Takos King réunis.
La marque joue également sur le buzz, en mettant en scène les nouvelles ouvertures de points de vente. On a ainsi pu voir les 100 premiers clients se faire offrir leur repas ou encore compter sur la présence de personnalités comme MHD ou Gradur, ce qui permet d’amener une clientèle nouvelle attirée par ces personnalités, mais qui ne se serait pas forcément déplacée juste pour la marque.
De la publicité gratuite ou presque ? O’Tacos en a fait son crédo. En 2016, le concours du Giga Tacos est lancé. Pour 18 euros, les clients ont pour mission de manger un tacos géant composé de cinq viandes et qui pèse plus de deux kilos ! Celui qui arrive au bout dans un délai de deux heures est remboursé. Ce défi, rapidement relayé sur les réseaux sociaux est relevé par plusieurs youtubeurs, notamment FlorianOnAir (38,8K d’abonnés Instagram) qui filme son échec ou Mohammed Henni. Les vidéos qui comptent respectivement 3,5 et 2,4 millions de vues ont permis à O’Tacos de faire le buzz sur internet sans engager de campagne publicitaire au coût important. Réel coup de marketing pour l’enseigne qui a ainsi généré de l’intérêt pour ses produits.
L’autre spécialité d’O’Tacos est la multiplication de ses canaux de communication, après s’être axé sur les outils digitaux et les réseaux sociaux pour toucher sa cible principale. Une campagne diffusée sur M6 a ainsi contribué à la faire connaître par un public plus large tout en affirmant sa présence auprès de ses fans.
L’utilisation de menus boards attractifs, de stops trottoir et de chevalets de comptoir permettent également une large communication, que ce soit à l’intérieur ou l’extérieur des points de vente.
O’Tacos ne délaisse pas le web, au contraire leur site internet leur offre une notoriété accrue. Le (futur) consommateur qui arrive sur la page d’accueil du site internet peut ainsi voir les ingrédients disponibles grâce aux touches de son clavier, les différents éléments sélectionnés se mettent alors à composer une mélodie. Ludique et attractif pour un public jeune.
L’utilisation du support vidéo notamment avec le Facebook Live lors d’évènement ou d’ouverture de point de vente leur permet également de se rapprocher de leurs clients et de faire partie de leur vie, comme un ami.
Enfin, l’enseigne développe des partenariats basés sur les centres d’intérêt de ses consommateurs comme le football. Pour exemple O’Tacos sponsorise depuis 2016 l’équipe de football de Montpellier, en échange les joueurs portent un short floqué au nom de la marque pendant les matchs. Gain de visibilité et de popularité assuré.
En résumé, O’Tacos a réussi le tour de force de s’imposer comme un des leaders de la communication sur le marché de la restauration rapide. Définition de la cible, stratégie expérientielle, multiplication des canaux sont autant d’outils utilisés dans le but d’accroître la notoriété de l’enseigne. Stratégie payante puis-ce que O’Tacos a été distingué par le Leaders Club France de la « Palme de la Croissance » lors du Sirha 2019.
